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Journée d'étude

Que faire ? Des objets dans les musées anthropologiques

Bruno Haas (Paris 1) et Philipp Schorch (Munich, LMU)

Le débat sur la restitution et la décolonisation a tellement focalisé l’attention de la recherche et de la politique que certaines questions fondamentales semblent avoir été occultées qui pourtant ne devraient pas rester sans réponse. En effet, savons-nous à quel genre « d’objets » nous avons affaire ? Il ne suffit pas de parler de « culture matérielle » et d’insister sur l’importance d’une prise en compte des objets anthropologiques, et de les collectionner dans des bases de données, il faut encore les rencontrer et engager le dialogue avec les strates de signifiance qu’ils sont seuls à établir. En Europe, cette rencontre semble avoir été la tâche de l’herméneutique ; elle a été pratiquée dans certaines branches de l’histoire de l’art. Si la distinction entre les musées d’art et les musées d’anthropologie est devenue incertaine, cette incertitude est un indice de la nécessité non seulement d’importer les méthodes de l’anthropologie en histoire et sciences de l’art, mais aussi, et inversement, de mettre à profit les méthodes d’analyse de ces dernières dans le domaine traditionnellement considéré comme anthropologique.

Par ailleurs, nous ne sommes pas rassurés sur la dénomination « d’objet » pour désigner les anthropologica en question. La neutralité apparente du terme pourrait bien cacher des préconceptions fallacieuses, et il serait sans doute plus juste de parler de « choses » un peu dans le sens où Heidegger parle du « Ding » et Lacan de la « Chose ». Pour en savoir plus, on ne saurait faire l’économie du principal, à savoir de la rencontre avec les choses elles-mêmes, in situ. Aucun substitut ne les remplacera jamais. Il ne saurait y avoir un débat sérieux sur l’avenir des musées sans une conscience aiguë de la spécificité des choses qu’ils hébergent. L’usage des substituts médiatiques méconnaît d’une façon dramatique les effets performatifs de la médiation par les médias modernes et contemporains, méconnaissance dont l’eurocentrisme devrait sauter aux yeux.

 

PROGRAMME

  • 28/10 : Musée du quai Branly. Matin (10-13h) et après-midi (14 :30-17 :30h) : Séances d’analyse de quelques masques de Nouvelle-Guinée
  • 29/ 10 : Sorbonne. Matin, 10h : discussions sur la méthode, 11-12h30 : Discussion avec Michael Mel, Sidney
  • 14h-17h, lecture de Heidegger, la chose (« Das Ding »)
  • 30/ 10 : Matin, 9h30 : Louvre, Département des Arts Premiers, puis Musée du Quai Branly. Séance d’analyse de quelques sculptures de Rapanui

INSCRIPTION : Bruno.Haas@univ-paris1.fr

 


"Was sollen wir tun? - von der Kunst in ethnographischen Museen"

Paris, 28.-30.10.

Bruno Haas und Philipp Schorch


Im Zusammenhang mit der Restitutionsdebatte und den Debatten um die „Dekolonialisierung“ wollen wir hier eine Grundfrage stellen, die im Vorfeld geklärt sein müsste, es aber nicht ist. Es geht um die Frage, was für „Objekte“ in diesen Debatten zum Gegenstand gemacht oder vorausgesetzt werden. Man redet oft von „materieller Kultur“, die bekanntlich in Museen aufbewahrt wird, sei es in ethnographischen Museen, oder sei es in Kunstgalerien. Der Unterschied zwischen einer kunsthistorischen und einer ethnographischen Sammlung bleibt dabei seinerseits zunächst unklar und hoch problematisch.

Man kann und darf aber diese Frage nicht ohne das in einem radikalen Sinne zuletzt Be-fragte beantworten, die genannten „Objekte“ selbst, welche wir vorsichtshalber auch nicht einfach als „Objekte“, sondern wohl richtiger als „Dinge“ beschreiben werden, eingedenk einer zuerst von Heidegger namhaft gemachten Unterscheidung (Kunstwerkaufsatz und „Das Ding“). Um zu erfahren, was ein Ding ist, muss man es besuchen und befragen. Dies geschieht, im Kontext in dem wir agieren, zumeist und zunächst im Museum, zumal wenn es um seltene, wertvolle, künstlerische und dergleichen Dinge geht.

Unser Workshop will den Sinn für diese Frage öffnen, indem er folgende Aspekte bearbeitet und verbindet:
28/ 10: Vor- und Nachmittag, Quai Branly, Analysen von zwei Masken aus Neu Guinea
29/10: Sorbonne. Vormittag Diskussion zur Methode, ab 11h Austausch mit Michael Mel, Sidney. Nachmittag: Lektüre von Heidegger, „Das Ding“ (Vorträge und Aufsätze)
30/ 10: Vormittag, Louvre, dann Quai Branly, Analysen von Skulpturen aus Rapanui